Après OM - PSG (0-3) : Une autre Ligue 1 ? Pas vraiment...

On sentait pourtant le souffle d'un vent. Celui du changement. D'une Ligue 1 différente. Où la suprématie du PSG serait davantage contestée. Paris semble quand même nettement plus en danger depuis qu'il n'a plus une individualité hors-norme comme Kylian Mbappé. La concurrence semblait aussi mieux armée. Monaco signait un début de saison remarquable qui appelait un nouveau coup d'éclat chez le voisin niçois. Marseille paraissait prêt à vaincre enfin le rival parisien dans un Vélodrome incandescent. On avait déjà dessiné le scénario d'un championnat différent. Et trépidant.

Il est loin d'avoir livré son verdict. Mais pour ce qui est du vent nouveau, le souffle est quand même bien retombé. Un peu parce que Monaco a perdu à Nice. Mais surtout au regard de cet OM – PSG. Il y avait tellement cet air de déjà-vu sur la pelouse du Vélodrome. L'écart entre les deux effectifs n'a pourtant jamais semblé aussi mince. Dans certains secteurs, notamment le milieu de terrain, celui de Roberto De Zerbi paraissait même sensiblement supérieur à celui de Luis Enrique. Si on sentait venir la perspective du changement, ce n'était pas sans raison.

On a surtout vu la force de l'habitude. La bonne, pour Paris, qui a abordé ce choc avec les certitudes du patron et a su les matérialiser sur le terrain. La mauvaise, pour l'OM, qui semblait rattrapé par la fatalité dès le coup d'envoi de la rencontre. Les Olympiens n'ont jamais joué leur jeu. Ils ont juste subi celui des Parisiens, bien avant le carton rouge de la discorde. Ils auraient tort de se cacher derrière ce fait de jeu. Si tout le monde a vu la même histoire, c'est d'abord parce que l'OM ne s'est pas donné les moyens d'en écrire une autre.

Paris a ainsi pris six points d'avance sur Marseille après cette nouvelle démonstration au Vélodrome. Il en a désormais trois de plus que Monaco, vaincu à Nice dans un derby que les Monégasques n'ont pas su maîtriser après l'avoir mieux démarré. Paris reste certainement plus vulnérable qu'avant. C'est la logique de son nouveau projet dessiné à long terme. Sa marge est peut-être moins nette mais elle est toujours là. Surtout parce que, derrière, la concurrence ne franchit pas l'écueil sur lequel elle se casse les dents invariablement.

Pourtant, il y a du changement. Il n'apparaît pas au classement de la Ligue 1 au terme de la saison écoulée. Mais sur celui de la Ligue des champions. Pour le coup, les premiers sont les derniers. Paris est l'équipe la moins bien classée d'un contingent français qui se porte plutôt très bien. Après trois journées, il a placé deux équipes dans le Top 5, Brest (4e) et Monaco (5e). Lille n'est que 15e, mais il totalise six points après avoir battu les deux clubs de Madrid, le Real (1-0) puis l'Atlético (1-2). Paris, pourtant habitué à porter le foot français sur la scène européenne, n'est que 19e.

C'est tout le paradoxe de cette Ligue 1. Ses clubs affichent un nouveau visage dans une Ligue des champions où ils paraissent plus décomplexés que jamais. Mais après avoir passé le quart de la saison, son championnat semble suivre invariablement la même tendance. Cela ne doit rien enlever au mérite du PSG. Il a gagné en patron en Marseille, et il règne de la même manière au classement. Et si ses rivaux ne parviennent toujours pas à faire souffler le vent du changement sur la L1, ce n'est certainement pas lui qui va s'en plaindre.